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Annonces semaine 17 au 24 mai

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Annonces pour la semaine du 17 au 24 mai
5ème dimanche après Pâques et Ascension. (sermon de l’abbé Perret ci-dessous)
 
Nous sommes dans une période peu confortable d’entre-deux. Nous pouvons nous déplacer, avec prudence mais nous ne pouvons pas assister à la messe. Gardons toutefois un regard surnaturel et restons bien unis car la possibilité d’assister à nouveau aux messes dominicales se fera bientôt, mais très probablement dans des conditions difficiles. Restons attachés à l’essentiel et fermes dans nos convictions.
 
➢ Comme dimanche dernier, l’église sera ouverte sur des horaires plus étendus : de 8h à 10h, de 11h à midi puis de 16h30 à 19h. Les abbés seront présents. Adoration. Confessions et communions possibles.
 
Faites bien attention à respecter les consignes du service d’ordre :
– Ne pas vous attrouper aux abords de l’église
– Au prix d’écourter son temps de prière personnelle, veiller à ce que tout le monde puisse venir prier dans le calme.
– Observer les mesures « barrières », en particulier, le fait de garder les plus jeunes près de soi.
 
➢ Il sera possible de suivre les messes du dimanche à 10h15 via Facebook Live ou en se connectant directement sur le site à partir du lien suivant : www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
 
➢ Les principales informations pour cette nouvelle période qui s’ouvre :
– Il est possible de se rendre librement à l’église. A chaque plage horaire d’ouverture, vous pourrez y prier personnellement. Le Saint Sacrement sera exposé. Un prêtre sera présent, disponible pour toute demande sacramentelle ou de conseils. Profitez-en !
– Les cours de catéchismes du CP au lycée ont repris avec une grande satisfaction la semaine passée. Grande joie pour tous !
– Abbé Le Roux absent du jeudi 21 mai au soir au samedi 23 pour raisons pastorales.
 
➢ Nous espérons et ferons tout pour que les cérémonies de fin d’années puissent avoir lieu. Nous devrions avoir des informations fin mai.
Sermon de l’abbé Perret :

Chers amis,

Les paroles des textes de la messe d’aujourd’hui sont un avertissement. Les lycéens qui ont pu, à la faveur de la reprise des catéchismes de Saint Pierre Ville, être présents aux cours de ces derniers jours, le savent déjà : cette épître de saint Jacques est importante pour qui veut saisir dans son intégralité la doctrine de Salut de Notre Seigneur !

En effet, plusieurs fois dans l’Evangile, Jésus nous dit que la foi est la clé de voûte de notre salut, mais saint Jacques ajoute ici un élément important qu’il nous faut impérativement entendre et comprendre : Il ne suffit pas de savoir (intellectuellement) le chemin de la sainteté pour parcourir en vérité ce chemin (si l’on en reste là, alors nous sommes nous-même ces belles intentions dont l’enfer est pavé !) Il faut aussi mettre en pratique ce savoir ! Saint Jacques le sait pertinemment : « Ne vous contentez pas d’écouter la Parole mais mettez-la en pratique. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé s’en va, et oublie aussitôt à quoi il ressemble. »

L’écoute ne suffit pas. Et n’en déplaise à certains grands philosophes qui nous disent que le mal est, avant tout, une ignorance – et donc qu’il suffirait de renseigner les hommes sur le bien à faire pour qu’ils prennent la résolution de bien agir. La connaissance n’est pas tout : elle n’est qu’une partie de la solution au problème – ce vaste problème qui se nomme le péché originel.

Car voilà l’affaire de ce jour : notre faiblesse ne réside pas seulement dans notre intelligence enténébrée (et que nous combattons par la connaissance) : elle est aussi dans notre volonté affaiblie (et qu’il nous faut du coup combattre par la force et le courage) et même jusqu’aux passions déboussolées (que nous combattons par la mesure et l’harmonie).

Il est bon – cela est vrai – de rappeler qu’effectivement c’est un grand devoir pour les chrétiens de se former. Il est bon de former notre intelligence, tant il est vrai que la crise que nous traversons est, avant tout, une crise de foi – et donc également une crise de l’intelligence, qui ne peut plus adhérer car elle connaît moins bien la Révélation, l’Evangile, et l’enseignement de l’Eglise.

Cependant, il faut l’admettre : tout savoir, cela ne suffit pas (une simple boutade de Georges Bernanos nous le rappelle ; lorsqu’il parle de ces imbéciles, qui sachant tout sur tout, sont condamnés à ne rien comprendre…) En harmonie avec cet indispensable travail de formation, il est tout aussi nécessaire de travailler à remettre, par des résolutions vigoureuses, de la sagesse et de la mesure dans nos passions afin, par ce biais, de libérer notre volonté pour lui redonner force et courage. Et cela est précisément ce que Saint Jacques nous indique aujourd’hui dans son Epître : la foi sans les œuvres ne vaut pas grand-chose ! Il n’y a pas de conversion possible ; il n’y a pas de sainteté envisageable ; il n’y a pas de salut accessible sans une volonté forte et résolue de mettre nos actes en conformité avec notre connaissance du bien. On ne peut être chrétien sans placer sa volonté dans l’élan de la Volonté de Dieu, sans être animé de ce désir fort et assuré de se mettre résolument – et entièrement « « en action » sur le chemin du bien et de l’Evangile.

Or bien souvent, admettons-le, c’est précisément cette volonté, ce désir, qui nous manquent le plus.

Nous sommes actuellement, Chers amis, dans le mois de Marie. Or si l’on pense à Notre Dame de Fatima, que demanda-t-elle ? « Voulez-vous ? » : c’est la question que la très sainte Vierge Marie a posée, il y a un siècle aux petits bergers de Fatima. De même, « voulez-vous ? » : c’est la question que l’on pose aux fiancés au jour de leur mariage. Non pas « êtes-vous d’accord avec…?  » ou « Est-ce que vous avez un petit peu envie ? », « est-ce que cela vous plairait, comme ça, dans l’absolu ? » – mais bien : « Voulez-vous ? » : d’une volonté forte, intégrale, résolue.

Chers amis, ne soyons pas pusillanimes ! La foi n’est rien sans les œuvres ! L’amour n’est rien sans le geste, sans l’acte ! L’amour n’est pas qu’une intention ! C’est ainsi que l’on aime sur la terre. C’est ainsi que l’on aime Celui qui a créé cette terre, et qui a créé cet amour, et qui nous invite à le vivre nous aussi, à sa suite, comme lui-même l’a vécu, c’est-à-dire parfois douloureusement… Monseigneur Fulton Sheen nous dit à ce propos que la souffrance est inséparable de l’amour car par elle, nous constatons que nous aimons en vérité. Celui qui dit aimer Dieu et n’est jamais ne serait-ce qu’inquiet d’être en accord avec Sa volonté, alors qu’il le sache : il n’est pas l’un de ses disciples. Et il a des questions à se poser ! Il ne suffit pas d’entendre Dieu, de le reconnaître, d’éventuellement avoir l’impression de le comprendre. Il faut nécessairement le suivre, et vouloir cela de toute l’ardeur de notre cœur.

Puisse, chers amis, cet épître de saint Jacques transformer les catholiques de vitrines que nous sommes trop souvent en meneurs véritables et courageux dont ce monde creux a tant besoin !

N’est pas ce que demande la collecte de ce jour ? « O Dieu de qui procèdent tous les biens, exaucez nos supplications ; inspirez nos pensées pour nous porter vers ce qui est juste et bien et dirigez nos volontés pour nous le faire accomplir. »

Ainsi soit-il

Annonces du dimanche 3 mai 2020

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Annonces pour la semaine du 3 au 8 mai !
3ème dimanche après Pâques (sermon de l’abbé Perret ci-dessous)
 
Comme les dimanches précédents, l’église sera ouverte sur des horaires plus étendus : de 8h à 10h, de 11h à midi puis de 16h30 à 19h. Les abbés seront présents. Adoration. Confessions et communions possibles.
 
Faites bien attention à respecter les consignes du service d’ordre :
– Ne pas vous attrouper aux abords de l’église
– Au prix d’écourter son temps de prière personnelle, veiller à ce que tout le monde puisse venir prier, le nombre de personnes ne pouvant dépasser la vingtaine.
– Observer les mesures « barrières », en particulier, le fait de garder les plus jeunes près de soi.
 
Il sera possible de suivre les messes du dimanche à 10h15 via Facebook Live ou en se connectant directement sur le site à partir du lien suivant : www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
 
Dans l’impossibilité de nous projeter à plus d’une semaine, le bulletin pour les mois de mai-juin n’est pas édité. Les catéchismes ne pourront pas reprendre avant le mois de juin. Les salles paroissiales ne seront pas disponibles. Ayons une petite pensée pour les 6 jeunes qui devaient faire leur profession de foi ce dimanche 4 mai et la vingtaine d’épouses et mères de famille qui se préparaient pour un beau pèlerinage à Cotignac du 8 au 10 mai. Ce ne sont que “parties” remises !
 
Haut les coeurs et saint mois de Marie !
 
Abbé Le Roux

Sermon pour le troisième dimanche après Pâques – St Pierre Ville – mai 2020

Chers amis,

Encore et toujours, pendant ces temps de confinement, l’Évangile semble être prévu exprès pour nous. Et comme le disait sainte Thérèse d’Avila, « Il n’y a rien à inventer. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde. »

Il n’y a rien à inventer ; mais il y a à visiter à nouveau ! Il y a à tirer de nouveau des conclusions porteuses. Et une fois de plus tout ce qu’il nous faut pour notre vie spirituelle est dans l’Évangile de ce jour.

Nous arrivons en effet à ce fameux évangile dans lequel Notre Seigneur Jésus Christ parle par sept fois de ce « modicum » ce « peu de temps »…

Que signifie ce « peu de temps » dans la bouche Jésus ?

A y regarder de plus près, il s’avère qu’il y a deux sortes de « peu de temps », en fait :

–         D’abord, le « peu de temps » pendant lequel les disciples verront Jésus, de sa résurrection à son Ascension.

–         Ensuite le « peu de temps » pendant lequel ils ne vont plus le voir car il sera monté au ciel – « monté au Père ». Ce « peu de temps » représente la fin de la vie terrestre des disciples.

Regardons d’un peu plus près ces deux « peu de temps » et tirons-en quelques leçons :

Le premier, qui est évoqué deux fois, est celui pendant lequel Jésus est encore sur terre, ressuscité, prodiguant ses derniers enseignements à ses disciples, jusqu’au jour de l’Ascension (où Jésus montera au ciel et où pour notre part, nous éteindrons le cierge pascal). Comparativement, on pourrait dire que ce peu de temps, c’est d’abord le temps pascal, dans lequel nous sommes. L’Eglise nous y redit et rappelle tout ce que nous a gagné la mort de Jésus sur la Croix. Mais aussi pourquoi ne pas considérer aussi que ce temps représente les moments où Dieu nous est le plus proche, comme par exemple, les moments où nous côtoyons les sacrements, à commencer par l’Eucharistie ? Ces moments où, à l’appel du ministre et accompagnant le geste et la matière que Jésus Christ a lui-même choisi, Dieu agit au plus profond de notre âme. Ces moments où il la modifie parfois ; lui donne soudain la vie divine, ou la fait grandir et la sanctifie. Ce sont des moments extrêmement importants, car alors Jésus Christ est là ! C’est pourquoi ils doivent être particulièrement bien préparés. C’est ainsi que l’on prépare la sainte communion habituellement par l’assistance la plus recueillie possible à la messe ; et même prépare-t-on avec un soin particulier la première de toutes ces communions ! C’est ainsi que l’on prépare chaque sacrement reçu, car ce sont des temps privilégiés où la toute-puissance de Dieu agit sans intermédiaire. On les prépare donc comme Jésus a préparé ses disciples à leur tâche future.

Le deuxième type de « peu de temps » est, lui, il est vrai un peu plus long dans la durée (ou plutôt nous n’en connaissons pas la durée, nous n’avons pas de prise sur elle). C’est le temps pendant lequel les disciples ne verront plus Notre Seigneur Jésus Christ car celui-ci sera retourné à sa place au Ciel.

Comparativement, ce laps de temps est tout simplement notre vie terrestre, à vivre de la grâce habituelle de Dieu sans le voir pleinement.

Or ce laps de temps, il nous faut bien le remplir, ou plutôt, le remplir de bien, et de bon ; et ne pas tarder à cela, car, contrairement à l’impression que nous en avons, ce temps n’est pas si long ! N’est-ce pas saint Augustin qui nous dit : « Ce peu de temps, dont Jésus parlait à ses disciples, nous paraît long, parce que nous y sommes ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. »

Ainsi il est court, et il nous faut bien l’utiliser. Le père Berto a de très beaux mots sur l’utilisation que nous devons faire de notre temps, à l’exemple des saints. Il reprend les mots de Saint Paul, disant que sur terre il ne s’agit pas de tuer le temps, mais de le racheter, car le temps, ce n’est pas de l’argent, mais du Salut !

Ce temps est le temps de la vie de la foi. Temps parfois facile, parfois difficile. Foi rarement évidente. Foi qui consiste le plus souvent « à ne jamais renier dans les ténèbres ce que l’on a entrevu dans la lumière » selon les mots de Gustave Thibon.

Ce temps-là est donc celui où notre volonté, notre amour véritable sera éprouvé. A en croire saint Augustin, saint Paul, et même Jésus, quand bien même ce temps nous semblerait parfois interminable, (car toute souffrance, si courte soit-elle, est trop longue), il n’est rien comparé au « beaucoup de temps » que nous aurons à nous réjouir d’avoir été fidèles !

D’ailleurs, chers amis, si l’on s’engage dans cette perspective et qu’on examine cet aspect de notre combat spirituel, ce temps qui nous est donné est finalement très encourageant ! C’est monseigneur Fulton Sheen qui nous le dit. Sur cette terre, dit-il, nous avons la possibilité de rendre nos souffrances moins pénibles par l’espérance, voire en faire des motifs de joie, mais nous ne pouvons pas maintenir nos joies perpétuellement au même niveau. Elles iront toujours en s’amenuisant (car soit elles ont un temps, soit nous nous y habituons, soit nous finissons par voir qu’elles ne nous ont pas comblé totalement). Or aujourd’hui, en nous disant que notre tristesse de l’attente se transformera en joie, Notre Seigneur nous annonce que lui-même inversera les pôles de cette sorte de fatalité qui est notre lot ici-bas. Notre tristesse, que l’espérance aura déjà bien amenuisée, se transformera en joie véritable, pleine, entière. Et cette joie n’aura plus jamais de déclin. Elle ne subira plus la loi de la gravité sur de laquelle notre monde actuel est bâtit (matériellement et spirituellement). C’est bien le sens de cette dernière exclamation : « Cette joie, personne ne vous la ravira. »

Enfin, chers amis, je voudrai regarder d’un peu plus près une des phrases clés que l’on oublie facilement dans cet Évangile : c’est celle qui nous donne la raison du retour de la vraie joie !

A la fin de l’Évangile, Notre Seigneur ne nous dit pas « alors, vous me verrez de nouveau », comme nous pourrions nous y attendre après les phrases « vous ne me verrez plus ». Non, il nous dit : « JE vous verrai de nouveau. » C’est MOI qui à ce moment-là, vous verrai de nouveau ! Autrement dit : votre joie ne sera pas de votre fait, mais du mien. Votre tristesse aura été de votre fait, votre joie sera du mien. Comment signifier avec plus de clarté que la vraie joie, le vrai bonheur, le Salut, la Rédemption, bref, la promesse de la vie éternelle, sont un don, gratuit, miséricordieux, que Jésus nous fait, avec son Père très bon, et non un dû !

Notre attente d’ici-bas, dans la nuit de la foi, est donc bien une espérance dans le Don que Dieu veut nous faire ! Il nous faut, de notre côté, nous rendre disponibles pour ce don, nous rendre visibles pour Dieu, et donc nous débarrasser de tout ce qui nous assombrit. Car Jésus ne verra alors que les âmes dans lesquelles la lumière de sa grâce se reflétera. Si notre noirceur empêche sa grâce de lui revenir, non seulement toutes ces grâce obtenues sur la croix auront été vaines, mais en plus nous ne pourrons jamais vivre et jouir pleinement de ce dont elles n’étaient que la préparation : leur Auteur même – Dieu !

Patience donc, chers amis, Dieu ne nous oublie pas et l’amertume de ces temps n’est qu’un piètre prix à consentir au regard de la joie que nous aurons de voir Notre Seigneur et Sauveur dans… « peu de temps ».

En attendant, nous commençons tout juste le beau mois de Marie, ce mois qui, nous l’espérons, sera celui d’un retour plein et entier aux sacrements de l’Eglise. Confions alors nos âmes à notre Mère du Ciel, elle qui a dû apprendre certainement avec beaucoup de patience aux Apôtres à rester dans la volonté de Dieu alors même que commençait pour eux le « peu de temps » qui les séparaient encore du moment où Jésus les reverrait.

Vierge fidèle,

Mère du bon conseil,

Consolatrice des affligés,

Priez pour nous

Ainsi soit-il

Annonces et sermon dimanche 26 avril

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Mes biens chers amis,

Les temps ne sont faciles pour personne. Pour les prêtres aussi. Et sans doute plus encore pour les séminaristes ou ceux qui se sentent appelés.

Il ne m’appartient pas de dire si ce confinement est justifié ou non. Il est, et nous devons les respecter. Cependant, comme en toute situation, imprévue ou exceptionnelle, heureuse ou malheureuse, nous devons garder ce désir de sainteté, nous devons rester libres, nous devons agir selon notre conscience, dans le respect du bien commun.

Ce confinement implique des contraintes physiques. C’est pénible mais c’est aussi salutaire pour un grand nombre. Notre agir sacerdotal est ainsi limité. Ce n’est pas grave.

Ce confinement engendre la peur, une peur aggravée par la pression sociale et médiatique. Notre raison d’être sacerdotal est perturbée. Cela peut être plus grave.

Ce dimanche du Bon Pasteur tombe à point, pour rappeler aux prêtres, aux séminaristes mais aussi aux fidèles, la raison d’être du sacerdoce catholique.

En ce jour, je pense à Saint Pierre dont nous venons d’entendre un passage d’épître ou au bienheureux Karl Leisner. Parmi tant d’exemples, ils furent des prêtres vrais, des bons pasteurs, qui ont connu un confinement très dur, mais qui ont su à rester spirituellement « déconfinés ».

Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris une chose, comme tant d’autres : au Cénacle ou à Dachau, l’ordination les a fait prêtres pour l’Eternité. Un instant pour toujours. Ensuite, ils ont cherché en toutes circonstances, que leurs âmes brillent du feu de la vraie charité, celle de l’Alter Christus, prêtre et Bon Pasteur. Celui qui donne sa vie pour sauver celle des autres. Ce n’est pas une belle histoire. C’est la vérité qui s’actualise à chaque sacrement désiré et reçu.

Saint Pierre n’a jamais cessé soutenir les premiers chrétiens de Rome, jusque dans les arènes. Il a vacillé. Le Christ lui a dit : quo vadis ? Il est retourné à Rome pour confirmer ses frères, jusqu’à la mort. Karl Leisner a porté Jésus Hostie, malade, au péril de sa vie, à tant de prisonniers, pour leur plus grand réconfort, que ce soit dans ce mouroir innommable de l’infirmerie ou dans les champs cultivés par les kommandos… Son ordination sacerdotale, organisée, en cachette, en plein de camp de concentration, a non seulement ravivé foi, l’espérance et la charité chez tant de chrétiens, prêtres ou laïcs mais aussi imposé le respect à tant de prisonniers, juifs ou protestants.

Pourquoi ? Parce que le prêtre est d’abord l’homme du sacrifice de l’autel, le ministre des sacrements, mais aussi le pasteur qui guide le troupeau sur les voies de la sainteté, et qui se gène pour lui, pour son unité et pour le bien être de chacune de ses brebis.

Cela ne peut pas se faire derrière un bureau, derrière un écran ou dans une sacristie d’une église vide. Cela ne peut se faire ni de manière exclusive, virtuelle ni à distance, en tout cas pour un moment toujours trop long. Personne ne peut apprendre à nager ou être sauvé de la noyade à distance.

En ce moment, et nous l’entendons, on pourrait croire que le prêtre est presque rien sans les fidèles. Comme le beurre sans sel, il est moins bon, certes. Cependant, l’existence du beurre ne dépend pas du sel. Aussi, avant toute chose, le prêtre n’est rien sans le Christ. Et le Christ a choisi de ne rien faire sans le prêtre. Il ne s’agit pas pour le prêtre de le savoir mais il lui importe de le vivre… Seul le sacrement de l’ordre est grand en lui. Le Christ pourrait dire à son prêtre tous les matins : Prêtre, mon ami, qu’as-tu que tu n’es reçu ?… Prêtre, mon ami, qu’es-tu que tu n’es l’instrument ?…

Pour saint Thomas d’Aquin le sacerdoce est l’apprentissage permanent du sacrifice de la croix. Le prêtre va donc devoir apprendre à son tour à devenir victime à la suite du Christ afin de pouvoir pleinement le donner aux âmes. Après son ordination toutes ses actions prendront donc une dimension sacerdotale, c’est-à-dire orientées vers et pour le sacré, vers et pour la sanctification du peuple qui lui est confié. Par son célibat, sa disponibilité, son obéissance, sa relative pauvreté, donnant sa vie en tant qu’ami du Christ, son sacrifice sera progressivement assimilé à celui du Christ, et alors petit à petit c’est véritablement le Christ qui agira par lui. Le prêtre est censé ainsi donner sa vie pour donner le Christ afin de sauver la vie des hommes. La vie de Dieu reçue dans la grâce, est bien plus essentielle à la vie de l’homme que toute autre nourriture. Comment peut-on savoir que pour tel homme pécheur, l’heure de sa conversion et de sa rédemption n’était pas avant-hier, ou aujourd’hui, qu’il a chercher à frapper et que personne n’était là pour lui ouvrir ?

En cette période de quasi jeûne sacramentel, le risque est grand que le prêtre oublie ce qu’il est, ce pourquoi il a été choisi et s’est donné, en inventant d’autres choses, des animations ou des divertissements qui ne donnent par la grâce du Christ, nourriture essentielle de nos âmes. Cette eau promise à la Samaritaine, par laquelle, l’âme n’a plus jamais soif. Il serait terrible que les fidèles n’en ressentent plus le besoin de la recevoir, mais il serait bien pire encore que les prêtres ne ressentent plus la nécessité de l’offrir ou de la donner. Finalement, qu’il ne croit plus en son sacerdoce.

Mes biens chers amis, le sacerdoce est un don immense de Dieu, dans un vase bien fragile et imparfait… Cependant, il ne peut exister sans vous, on seulement sans vos prières, sans votre soutien de toute sorte… mais aussi et surtout sans une vie chrétienne authentique menée dans vos familles où l’on apprend patiemment par l’éducation les vertus nécessaires pour persévérer sur le chemin de la sainteté. C’est dans vos familles que monte la pâte humaine. La grâce ne supprime jamais la nature. L’éducation chrétienne pétrit les âmes à l’école de la vertu… Si vous voulez des prêtres qui restent aux pieds de l’autel et continuent de marcher à la suite du Bon Pasteur, vers tous, sur tous les chemins, éduquez des âmes trempées et persévérantes… Personne d’autre que vous ne peut le faire… Enseignez la persévérance, c’est à dire la persistance au bien jusqu’à son accomplissement. Importance de la persévérance… Mes biens chers frères, on ne peut aimer sans volonté, on ne peut prouver notre amour sans acte de courage. Notre monde moderne et numérique veut nous faire croire le contraire, tout est accessible en un clic, sans effort… Rien n’exige une réponse… Alors, comment écouter Dieu comme suivre le Christ dans cette atmosphère… Et pourtant hier comme aujourd’hui, des âmes sacerdotales doivent fleurir, peuvent s’épanouir ! Ayons confiance ! Le Seigneur offrent ces mots d’ordre qui sortent de son Cœur, à ses apôtres et tous les prêtres : Faites ceci en mémoire de moi, paissez mes brebis, « surtout celle qui est égarée ou loin »… mais aussi prenez votre croix, vous serez persécutés… Alors vous serez prêtres et pasteurs, autre Christ. Mes biens chers frères, nous avons besoin de prêtres qui soient les visages et les mains du Christ car nous ne pouvons vivre sans la grâce de Dieu.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

Abbé Le Roux

Annonces et sermon du dimanche 19 avril

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Chers amis,

Même si les apparences peuvent être trompeuses, nous entrons dans la deuxième semaine des vacances !
Tout d’abord, je tiens à vous dire que ce Triduum fut très beau pour les abbés en bien des aspects. Dépouillé mais sanctifié. Sanctifiant pour beaucoup d’entre nous.

Ensuite, je remercie la générosité de nombre d’entre vous. Je me permets mettre un lien une dernière fois avec l’appel aux dons formulé durant la Semaine Sainte.

Dans la communauté, tout le monde se porte bien physiquement mais il faut continuer à nous soutenir les uns les autres car la vie de l’âme saine et sainte est encore plus importante. Le moral aussi !

Je vous donne tous rendez-vous à 18h30 pour vous unir à la bénédiction de la ville par Mgr Jordy, par l’intercession de Saint Martin.

La messe de dimanche sera célébrée par l’abbé Perret. Il n’y aura donc pas d’orgue. Le sermon sera mis en ligne dimanche midi.

Avec l’assurance de mes prières,

Abbé Le Roux

Sermon de l’abbé Perret :

Chers amis,

Cela l’a été dit de nombreuses fois : ce dimanche de Quasimodo (premier mot de l’introït) est celui de la vertu qui porte le même nom, la Foi.

Mais il est aussi appelé le dimanche de la Miséricorde.

Et il est intéressant de noter que ces deux vertus ont un rôle important dans les événements de l’Evangile d’aujourd’hui : l’Apôtre Saint Thomas qui se révèle être le moins enclin à croire en Notre-Seigneur-Jésus-Christ est finalement celui qui, par l’acte de miséricorde de ce même Seigneur Jésus, va devenir l’homme qui, dans tout l’Évangile, fera la plus belle profession de foi !

Regardons, si vous le voulez bien, comment se déroulent les choses. Alors que Jésus est déjà apparu à quelques personnes (Saint Jean, Saint Pierre, Sainte Marie-Madeleine) il apparait à l’ensemble des Apôtres, moins deux : Thomas n’est pas là, et Juda n’est plus – et non encore remplacé. Les dix Apôtres ont constaté ainsi par cette apparition la vérité de la Résurrection. De plus Jésus, en leur soufflant dessus, leur a transmis une première fois l’Esprit Saint pour leur donner le pouvoir de la confession, ce qui suppose un éclairage de l’intelligence et une certitude déjà bien ancrée de la foi en la Résurrection.

Or étant absent et ne recevant pas toutes ces aides providentielles, Thomas, fidèle à lui-même, aura du coup un temps de retard sur ses semblables lors de l’apparition d’aujourd’hui. Et ce temps de retard va lui donner droit à la première leçon d’apologétique de l’histoire du Salut ! Cette leçon va nous enseigner notamment deux choses (parmi bien d’autres) sur lesquelles je souhaiterais m’arrêter aujourd’hui.

  1. La recherche des motifs de crédibilité de la Foi est un puissant ferment pour cette même vertu.
  2. Se poser des questions sur la foi est plutôt un motif de fierté que de honte, si ce questionnement est de bonne foi.

Puissant ferment pour la vertu de foi

Les preuves de la résurrection que Saint Thomas demande, c’est Jésus lui-même qui va les lui donner, lui prouvant ainsi que croire ses semblables n’est pas vain ! De plus, avec les preuves que Jésus lui donne en lui faisant toucher ses propres plaies, force nous est de constater que St Thomas bénéficie d’une grâce particulière qui éclaire son intelligence, car nous l’entendons faire alors un pas de plus dans l’affirmation de la Foi en disant, non pas « Tu es le Messie » (comme saint Pierre l’avait dit quelques temps plus tôt) ou « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu » (comme le centurion au calvaire), mais en professant la totalité de la Vérité : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! »

L’acte de foi de l’Apôtre ne s’arrête donc pas au constat de la résurrection : il va jusqu’au bout ; jusqu’à l’affirmation de la divinité de Jésus, dont la résurrection est la preuve la plus éclatante. Il va pour la première fois jusqu’à dire que Dieu Trinité est pleinement présent en Jésus, confirmant ainsi ce qu’avait dit Jésus : « Qui me voit voit le Père. ». De plus, quant à ce qui regarde notre propre vertu de Foi, le fait que Jésus avait transmit l’Esprit Saint à ses Apôtres en leur soufflant dessus nous dévoile que là où est Jésus, l’Esprit Saint y est aussi.

Il est bon de se questionner sur sa foi

Mais au-delà de l’affirmation de la divinité de Jésus, au-delà de la réalité de sa consubstantialité au Père (que nous chantons dans le Credo), bref, au-delà de la profondeur infinie de cette Voie, cette Vérité et cette Vie une fois de plus professée en ce dimanche, cet épisode de l’Évangile centré sur le doute de Saint Thomas doit nous apprendre quelque chose d’autre. Et ce quelque chose est fait pour nous rassurer !

Si douter de Dieu, de la révélation, des fondements de notre foi peut parfois déstabiliser, nous rendre un moment faibles face aux attaques sournoises du maître du mensonge et de ses sbires de plus en plus nombreux, ce questionnement, – au-delà du fait, comme nous l’avons vu, qu’il va finalement nous fortifier – peut en fait, s’il est sincère et de bonne foi, constituer la preuve d’une de nos plus grandes dignités !

Le doute est certes, en lui-même une faiblesse, mais paradoxalement, il peut être une cause de force. Il ne faut donc pas le traiter en ennemi.

Un philosophe contemporain, Fabrice Hadjadj, dans l’un de ses livres « Résurrection, mode d’emploi », en méditant sur cette scène, l’explique ainsi : « Soyez cartésiens, allez plus loin encore et posez la question suivante : Qu’est-ce qui rend un tel doute possible ? Pourquoi n’avons-nous pas la placidité sans question des ruminants ? [ce à quoi notre époque tend à ramener le plus possible nos contemporains… NDLR] (…) Et bien confessons-le : si nous doutons (et ne doutons pas de notre doute), c’est parce que notre cœur malgré nous et malgré tout réclame la Vérité : nous n’aurions pas en nous cette soif de la Vérité que la piquette de nos petites opinions suffirait à nous satisfaire. Et si la croix nous paraît absurde au point de nous pousser à renier la joie, c’est parce que nous espérons une joie plus large encore, capable d’assumer et de transfigurer toutes les plaies de l’histoire. »

L’homme est envahi de questions parce qu’il a une intelligence à nourrir avec la Vérité (avec un grand V). L’homme est en attente de tendresse car il est fait pour être remplis par l’Amour (avec un grand A). Et ce dont se rend compte Saint Thomas lorsqu’il dit « Mon Seigneur et mon Dieu », c’est que cette Vérité et cet Amour sont là, devant lui ! Il n’a plus à chercher ailleurs (ce qu’il savait déjà en théorie, mais entre la théorie et la pratique, il y a toujours quelques ajustements à faire, quelques petites choses à préciser.)

Il faut aujourd’hui se battre pour croire en Dieu. Il faut se former pour ne pas être abusé par le relativisme ambiant. Saint Thomas nous est, à ce titre, fraternellement proche car il nous montre que ce combat n’est pas à notre honte. Pourquoi faudrait-il à tout prix voir un lien d’avertissement entre les deux phrases de Jésus :« Parce que tu as vu, tu as cru. » et « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » comme si le Seigneur reprochait à Saint Thomas d’avoir demandé ces preuves ? Ne pourrait-on pas entendre plutôt Jésus dire : « ceux qui croient sans avoir vu sont aussi heureux, car ils ne sont pas plus trompés ; ils n’ont pas de raison d’être malheureux, car la vérité à laquelle ils croient est la même que celle de ceux qui ont vu. »

Et comme pour nous conforter dans cette interprétation, Fabrice Hadjadj constate : « Et l’on s’aperçoit que ce mauvais Apôtre ressemble au bon larron [qui fut d’ailleurs le premier saint ! NDLR]. Il a raté l’Esprit Saint, sombré dans le désespoir (…) et pourtant le voici d’un coup plus assuré que les autres, au point que selon la tradition, de tous les premiers envoyés, il est celui qui ira le plus loin – en Perse, peut-être en Chine, en tout cas jusqu’en Inde du Sud où il fonde sept églises… »

Ainsi, chers amis, Foi et Miséricorde font bon ménage aujourd’hui, grâce à Saint Thomas !

La Foi, cette vertu qui sauve, atteindra des sommets chez Saint Thomas car à cause de son doute, il a appelé la Miséricorde de Notre Seigneur. Et la bonté de Dieu, voulant que tous ses enfants soient parfaitement heureux et possèdent la vraie joie, accède toujours aux instances que provoque notre doute, si celui-ci n’est pas duplice, mais de bonne foi.

Comme cet homme de l’Évangile qui, avant Saint Thomas, avait insisté auprès de Jésus en l’implorant : « Seigneur, je crois, mais augmentez ma foi. » demandons ces deux grâces si vitales en ce dimanche de Quasimodo afin de pouvoir dire un jour au bon Dieu, comme saint Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. »

Ainsi soit-il

Pâques et Octave de Pâques, sermon abbé Perret et annonces

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Chers fidèles,
Chers amis,

A l’issue d’un Carême XL… car nous avons beaucoup de nos anciens ont connu pire ou plus difficile, nous voici dans les dernières heures qui précèdent le souvenir de la Résurrection du Seigneur. Nous nous y sommes préparés du mieux que nous pouvons, à l’église ou en vos foyers. Hier soir, pendant l’office de la croix, très dépouillé et recueilli, dans une église au choeur illuminé par le soleil couchant, ont résonné le chant de la Passion, les grandes oraisons et l’adoration de la Croix. Je suis certain que beaucoup de grâces de conversion ressortiront ! Nos âmes sont appelés à suivre le Christ, dans la joie de la Résurrection, dans la mesure où nous acceptons aussi de passer par la mort et le renoncement au péché et aux infidélités. Pour cela, Il nous donne Sa vie, en abondance. Sachons la désirer, la mériter, la recevoir quand elle s’offre à nous. Faisons tout ce qui est possible pour la garder quand Il s’est donné à nous.

Nous avons chanté les magnifiques Ténèbres du Triduum à vos intentions et nous allons célébré à 21h la Vigile Pascale dans un vrai dénuement mais aussi la plus grande dignité liturgique. L’église sera propre et bien fleurie. Le Cierge Pascal sera béni. Vous serez tous bien présents au moment du renouvellement des promesses du baptême.

Demain, l’église sera ouverte de 8h30 à 10h, de 11h à midi puis de 17h à 18h30, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents.

La Messe sera diffusée via Facebook Live à 10h15. L’abbé Perret jouera de l’orgue, vous pourrez prendre le chant O Filii et filiae à la fin de la messe.
www.fssp-tours.fr/direct-saint-pierre-ville/
Quelques « œufs » musicaux de Pâques seront mis en ligne ! Merci encore une fois à tous les artistes qui ont œuvré en ce sens.

Avec l’assurance de notre dévouement sacerdotal, nous vous souhaitons de très saintes, joyeuses et familiales fêtes de Pâques,

Les abbés Le Roux et Perret

Voici le sermon pour aujourd’hui rédigé par l’abbé Perret.

« Exultez, maintenant, chœurs des Anges, dans les cieux, exultez, divins mystères ; et pour chanter la gloire d’un si grand Roi, sonne trompette du salut. Réjouis-toi terre, irradiée de telles clartés ; que l’univers entier tressaille du bonheur d’être sorti des ténèbres. Joie à toi, Mère Église, rayonnante de l’éclat de tant de lumière, et que ce temple retentisse de la grande voix des peuples. »

Chers amis,

Lors de cette nuit pascale étonnante, la communion des saints, plus que jamais nécessaire pour soutenir notre espérance, sera à la source même de notre joie. Et comme pour nous le dire avec ses propres mots, remarquons que le chant de l’Exultet, dès ses premières phrases, nous montre que cette allégresse pascale est universelle !

L’avions-nous réellement remarqué auparavant ?

« Exsultet »

« Exultez » Ainsi commence le premier chant qui retentira dans les églises ce soir. Depuis le calme chargé d’angoisse du jeudi soir, ; après les cris et vociférations s’apparentant à tout sauf à l’harmonie et l’union des cœurs du vendredi saint, suivit par le silence triste et recueilli de l’Eglise endeuillée du samedi saint, une voix se fait de nouveau entendre, et cette voix est un chant, non plus de pénitence et de supplication, mais d’exultation et de ravissement !

Cette voix ne fut précédée que par les trois « Lumen Christi », comme trois coups théâtraux. Elle manifeste le retour du Verbe de Dieu, vainqueur du péché et de la mort.

Par son chant qui suit l’illumination du feu nouveau, l’Exultet manifeste et rend présent ce que la liturgie a déployée par gestes silencieux depuis le début de la célébration pascale : la diffusion de la flamme du Cierge Pascal représentant la Lumière du Christ Ressuscité.

« Exultet jam »

« Exultez maintenant ! » Mais cette joie couronne une attente qui n’était pas vide. C’est le sens du deuxième mot de ce chant pascal : « Exultet jam » : exultez maintenant ! Ces deux premiers mots nous redisent que l’Espérance qui est notre lot ici-bas – cette attente remplie de la certitude de la victoire – n’est pas un vain mot. Nous savons déjà que la victoire est complète, définitive ! Nous savons que Satan est déjà définitivement vaincu. La seule chose qui est encore différée, c’est de pouvoir profiter pleinement de cette victoire ; c’est de la faire nôtre, pour chacun d’entre nous ; et non seulement pour quelques heures, quelques jours, mais pour l’éternité. L’attente de cette joie sans mélange ne nous enlève pas l’allégresse présente, ni ne la rend fausse, ou trompeuse ! Elle la rend encore plus belle en nous assurant, une fois de plus, qu’elle n’est pas un mirage. C’est ce qui faisait dire à St Jean-Marie Viannez : « Les saints sont heureux en triomphant, nous en combattant. »

Voilà pourquoi dans la belle liturgie de la vigile pascale le chant de l’Exultet marque le sommet de la joie rédemptrice qui éclate dans l’Église lorsque jaillit le feu nouveau du Cierge Pascal. C’est le chant du passage des ténèbres à la lumière du Christ ressuscité.

« Exsultet jam Angelica turba coelorum »

« Exultez maintenant, chœurs des Anges » Enfin cet hymne très ancien de l’Église associe dans une même exultation la multitude des anges et notre terre irradiée de clarté dans la joie de toute l’Église.

Pourquoi les anges devraient-ils être associés à cette joie ?

Parce que d’une part ce mystère de la Rédemption est si infiniment grand que l’éternité du ciel ne suffira pas à épuiser toute la gratitude et l‘émerveillement qu’il suscite dans toutes les créatures.

Mais encore, les anges du ciel étant éminemment remplis de la plus grande des charités, ils ne peuvent que s’associer à la joie de l’œuvre de Miséricorde que Dieu accomplit pour les pécheurs que nous sommes. C’est le propre de la charité que de se réjouir du bonheur des autres. Tout comme ils accueillirent Marie comme leur Reine au Ciel, et au contraire de la jalousie terrible et haineuse des démons, ils remercient Dieu de nous donner une telle dignité en faisant de nous ses enfants de prédilection.

Enfin, toute la création se réjouit car la gloire rendue à Dieu par son Fils mort pour nous est magnifiée par la surabondance de sa grâce. Ainsi que nous le disons à chaque messe, cette œuvre de rédemption révèle à un degrés inédit la charité de Dieu, puisque qu’Il élève l’homme à une bien plus grande dignité à cause de sa chute que s’il n’était pas tombé. « O heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! » chante donc l’Eglise cette nuit.

Toute la liturgie et les clameurs de la nuit pascale sont ainsi tournées, par la communion des saints, vers l’immense Gloire rendue à Dieu par ce chef d’œuvre qu’est le mystère de la Rédemption accomplit.

L’Eglise, dépositaire de ce mystère, tout au long de la Vigile Pascale, nous en expose les aspects, et nous invite à une action de grâce et à une joie qui n’est pas de ce monde. Joie qui, justement parce qu’elle n’est pas de ce monde, ne peut pas nous être retirée par lui, quelque soient les secousses que nous y éprouvons : « Et cette joie, nul ne pourra vous la ravir. »

« …O combien merveilleuse envers nous votre condescendante bonté ! O inestimable dilection de votre charité : pour racheter l’esclave, vous avez livré le Fils ! O péché d’Adam, vraiment nécessaire que la mort du Christ a effacé ! O heureuse faute qui nous a valut un tel rédempteur ! O nuit vraiment bienheureuse qui seule a connu le temps et l’heure où le Christ est ressuscité du séjour des morts ! C’est de cette nuit qu’il est écrit : « Et la nuit brillera comme le jour, elle s’illuminera pour éclairer mes joies ! …»

Bien chers amis, Sainte et joyeuse fête de Pâques !

Sermon abbé Le Roux :

Tout d’abord avec l’abbé Perret, je vous souhaite de très saintes et joyeuses fêtes de Pâques. Nous avons commencé notre Carême ensemble ici dans cette église et nous l’avons achevé d’une autre manière, moins portés par la Sainte Liturgie mais certainement le plus possible dans l’union dans la prière, une charité fraternelle vivifiée et une vie sacramentelle limitée mais réelle. Merci Seigneur. J’ai une pensée toute particulière pour les plus anciens, les plus éloignés et les plus seuls. Il est plus difficile de garder tous ces liens.

Hier soir, les cloches ont sonné le printemps de la Résurrection. Mais trop peu de cloches. Hier soir, beaucoup de personnes ont veillé et prié, des familles entières, certaines même de manière plus éclatante, témoignant par le chant au voisinage cette joie pascale. Chanter Pâques dans les jardins et aux balcons aurait été une réponse à la disparation du culte public. A juste titre, nous avons le droit d’applaudir le personnel soignant tous les soirs, nous aurions pu chanter notre rédempteur en cette sainte nuit de Pâques. Hier soir, dans notre église, dans une atmosphère Raspailienne digne du début du livre Ils étaient 7 cavaliers, l’abbé Perret a chanté l’Exultet, O felix Culpa, O bienheureuse faute, qui nous a valu un si grand rédempteur. Certes le péché originel était un grand péché, le plus grand de tous sans doute, puisque c’est lui qui a fait plonger notre race dans l’obscurité… Mais le Bon Dieu a été plus fort que nous. Aujourd’hui où nous contemplons le Christ ressuscité, c’est vraiment l’idée qui doit nous venir à l’esprit : le Christ a été plus fort que nous. Sa miséricorde a surpassé notre misère, son amour a surpassé nos péchés. Le péché originel est un drame, c’est le drame : mais le Bon Dieu, lorsqu’il a permis qu’il se produise, avait déjà voulu ce plan de salut, fou et magnifique. Il avait déjà en tête le Sauveur qui viendrait, la mort qu’il accepterait et la Résurrection qu’Il accomplirait. Alors Il a permis que nous tombions, pour pouvoir nous relever, encore plus haut que dans l’état primitif.

Lorsque le prêtre, pendant les rites de l’offertoire de la messe, verse la petite goutte d’eau dans le calice de vin, signe de notre participation au sacrifice du Christ, il dit cette prière qui commence par ces mots : O Dieu, qui avez créé la nature humaine d’une manière admirable, et l’avez racheté d’une manière plus admirable encore… Oui, mes biens chers amis, devant le mystère de la rédemption, résumée, pour nous, en trois jours, nous ne pouvons faire autre chose que d’admirer et de rendre grâce. Cette admiration doit nous conduire à changer. En ce matin de Pâques, la lumière a jailli, chassant l’obscurité du péché, les ténèbres de nos cœurs. Mais vous ne le savez que trop bien : le vieil homme ne meurt jamais totalement, on ne se purifie jamais totalement du vieux levain. Pâques est une victoire pour le Christ ; mais c’est le début d’un combat pour nous. Un combat spirituel, le Bien et le Mal, la lumière et les ténèbres se font la guerre dans notre cœur. Alors tenons bon. Car nous avons un motif d’espérer : le Christ a déjà gagné. Il nous montre le chemin du Ciel, il nous donne les armes pour combattre. Tous les sacrements, cette présence de Dieu en nous par la grâce nous sont désormais offerts, pour nous encourager à lutter, à continuer, à persévérer et à ne pas désespérer, contre nos vices, nos péchés, nos faiblesses.

Le printemps succède toujours à l’hiver. Cela est aussi vrai pour nos âmes, mais y croyons-nous suffisamment. Chers enfants, vous savez bien à quel point les rires peuvent succéder aux larmes, la joie peut succéder à la colère… alors, la sainteté peut succéder au péché. C’est aussi vrai pour nous adultes. Ne soyons pas ni résignés ni butés dans nos péchés et nos faiblesses, car depuis ce jour de Pâques, nous pouvons avoir un visage de ressuscités à offrir à Dieu et au monde. Cela est possible car le tombeau est vide et que nous croyons. Nous espérons. Nous aimons. Les portes du Ciel sont désormais ouvertes. Nous croyons que par le Christ Ressuscité, cette prophétie d’Ezéchiel s’est réalisée et s’applique en nous tous les jours : « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous… » (Ez 36, 25-27).

C’est pourquoi ce chant du Victimae pascali laudes est si beau. Je l’aime tant. « Il vit le Christ mon espérance… Le Christ est bien ressuscité, des morts en vérité, de nous ô roi vainqueur, ayez pitié. Amen Alléluia.

C’est pourquoi nous pouvons dire comme les anciens, avec une vraie joie, ce qui est la l’horizon quotidien de notre espérance et la source de notre charité, Le Christ est ressuscité. Oui, il est vraiment ressuscité. Alléluia.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

 

Jeudi Saint, annonces et sermon

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Jeudi Saint 9 avril 2020 à Saint-Pierre-Ville
– 8h30 : Ténèbres
– 17h-18h : église ouverte avec présence des prêtres
– 18h30 : Messe vespérale de la Cène du Seigneur (Portes fermées), diffusée via Facebook Live.
 
Dans la communion des Saints, faisons nôtres ces prières :
 
Traduction de l’Ubi Caritas, hymne liturgique de ce jour :
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
L’amour du Christ nous a rassemblés et nous sommes un.
Exultons et réjouissons-nous en lui.
Craignons et aimons le Dieu vivant
et aimons-nous les uns les autres d’un cœur sincère.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Ne formons donc tous qu’un seul corps :
Ne soyons pas divisés de cœur, prenons garde.
Cessent les querelles méchantes, cessent les disputes.
Et que le Christ soit au milieu de nous.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Qu’avec les bienheureux, nous voyions
Votre glorieux visage, ô Christ Dieu,
Joie immense et divine;
Pendant la durée infinie des siècles.
Ainsi soit-il.
 
Prière pour les prêtres :
Vierge Marie,
Mère du Christ Prêtre,
Mère des prêtres du monde entier,
Vous aimez tout particulièrement les prêtres,
Parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique.
 
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,
Et vous l’aidez encore dans le ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres,
Priez le père des cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson.
 
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres,
Qui nous donnes les sacrements,
Nous expliquent l’Évangile du Christ,
Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
 
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père,
Les prêtres dont nous avons tant besoin,
Et puisque votre cœur à tout pouvoir sur lui,
Obtenez-nous, ô Marie,
Des prêtres qui soient des saints.
 
Amen.
 
Nous vous portons bien dans notre prière d’intercession.
 
Les abbés Vianney Le Roux et Cyrille Perret

Sermon pour le Jeudi Saint de l’abbé Le Roux

Mes biens chers frères, mes très chers amis,

Depuis quelques semaines, la dimension liturgique de la vie de l’Église est bien diminuée ou discrète. Mais elle n’a pas disparu. Les prêtres ne cessent d’offrir à Dieu le culte qui Lui est dû. Ils offrent le Saint Sacrifice de la Messe en union avec les fidèles. Les prières du Canon de la Messe résonnent d’une manière toute particulière. La Communion des Saints est le plus beau et fécond des clouds… C’est grâce à elle et aux quelques messes offertes, que tant de saints ont été nourris, que tant de chrétiens ont persévéré en ne pouvant pas assister aux offices. Et ils n’avaient pas internet. Je pense aux premiers chrétiens des missions éloignées, aux chrétiens en temps de persécution, et tout simplement des chrétiens en temps de guerre ou prisonniers dans des camps de concentration. Parmi les milliers de prêtres prisonniers au camp de Dachau, un seul d’entre eux ne pouvait célébrer la messe quotidienne. Certains pouvaient y assister, d’autre simplement s’y unir de près ou de loin. Les prêtres polonais ont été particulièrement méprisés et persécutés. La vie sacerdotale du Cardinal Mindszenty est exemplaire. La lecture de ses Mémoires est édifiante… Il a été privé pendant des années de la célébration de la Messe, et quand il le pouvait, de la présence de ses chers catholiques hongrois. Beaucoup d’hongrois n’ont pas perdu ni la foi, ni le bon sens.

Alors ces semaines de privation sont une invitation à avoir un plus vrai respect, un grand désir de recevoir la vie de Dieu, Jésus-Eucharistie, la grâce de Dieu, le pardon du Christ. Encore une fois, nous ne devons jamais nous habituer à la grâce qui est avant tout un don gratuit et non un dû acquis. Soyons dans l’allégresse et l’action de grâce quand la Providence permet à notre âme d’être sacramentellement « visitée » et donc habitée par le Maitre.

Oui, nous pouvons être légitimement attachés aux moyens de Salut que le Bon Dieu a voulu pour nous communique sa grâce, en particulier à travers le ministère sacerdotal réel. Il n’a été possible et n’est toujours possible qu’à travers le mystère de la Croix, « scandale pour les juifs, folie pour les païens ». Le monde refuse la Croix, cette folie et faiblesse de Dieu qui aime ses créatures. Hier, aujourd’hui et demain.

Dans mon bureau, trône au-dessus de ma tête, un magnifique crucifix sculpté par les sœurs de Bethléem, qui m’a été offert à l’issue d’un pèlerinage en Terre Sainte. Le Christ Prêtre et victime. La différence spécifique, le vêtement écarlate. Le Christ Prêtre et Victime porte une seule livrée. Celle du Fils de Dieu, Juge, Prophète et Roi des Cieux.

« Viens, suis-moi ». Le Christ Prêtre a choisi des hommes pour qu’ils deviennent disciples et apôtres.

« Faites-ceci en mémoire de moi ». Par la grâce d’ordination, ces apôtres sont configurés pour rendre présent le Christ crucifié et ressuscité. Ils deviennent alors prêtres du Christ, ces médiateurs qui rendent présent le Christ pour conduire les hommes, tous les hommes, au Ciel.

Pour rester fidèle, à cet appel, à cette vocation, tout prêtre du Christ accepte de porter trois types vêtements. Trois vêtements, symboles de trois missions confiées par le Christ à ses prêtres au Cénacle.

Soutane : le vêtement du disciple du Christ.

La soutane ou l’habit spécifique marque le renoncement au monde et à ses attraits. Il rappelle la fidélité à l’enseignement du Christ et de l’Eglise. Il pousse au respect. Le Christ s’adresse ainsi aux apôtres et aux disciples par la Prière Sacerdotale. Si belle. Un testament spirituel. Le disciple qui entend la prière sacerdotale, n’a plus qu’un seul choix. Il est du monde mais Il n’appartient plus tout à ce monde. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ». « Je leur ai donné ta parole et le monde les a pris en haine. Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Consacre-les dans la vérité : ta parole est vérité ». Le disciple du Christ est marqué invisiblement pour l’éternité par la Parole de Vérité et l’action continuelle de l’Esprit Saint : « L’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Le prêtre, disciple choisi, privilégié mais aussi très exposé « Si le monde vous hait », se doit de se distinguer visiblement, signe de la présence du Christ dans le monde et de la paix promise.

La soutane est le vêtement du disciple du Christ. La soutane invite le prêtre à vivre dans l’humilité.

Tablier : le vêtement du serviteur de Dieu.

Un prêtre missionnaire en Afrique m’avait confié ceci : « Monsieur l’abbé, savez-vous ce qui manque à la cérémonie d’ordination sacerdotale ? La remise du seul ornement porté par Jésus Christ lors du dernier repas… un tablier. » Cette remarque m’avait fait réfléchir. Elle doit nous faire réfléchir. Telle est la vocation du prêtre : Servir. Aimer servir. Sans cesse. Au delà des signes visibles importants par ailleurs, c’est la réalité du message qui importe. Depuis le Jeudi Saint, par le lavement des pieds, le prêtre est appelé à être un serviteur. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande ». Il nous commande d’aimer, de servir et de répandre son royaume de la Grâce. Avec fidélité et pureté. En effet, tels Judas, nous ne sommes pas tous purs.

Nous touchons intimement à une vérité du sacerdoce catholique qui vient du Christ, de qui proviennent toute sa noblesse et sa richesse. « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui disait le curé d’Ars, il l’est pour vous ». Le Christ, si grand s’abaisse au rang le plus infime… Posément, il quitte la présidence du repas, ôte ses vêtements d’honneur et se met dans le dépouillement d’un homme qui veut travailler ou servir, se revêtant de l’habit. Il adopte l’attitude du serviteur : à genoux, il est à leur pieds… Le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il est prêtre pour l’Eglise et pour l’éternité. Choisi, appelé, ordonné puis envoyé pour la continuation du sacerdoce du Christ dans le monde ici et maintenant au service exclusif des âmes.

Le prêtre est non seulement un serviteur mais il est aussi pécheur. Priez pour que les prêtres soient donc toujours de fidèles et purs serviteurs. Ce sont les deux vertus nécessaires pour qu’ils laissent la première place au Christ dans leur âme marquée du sceau du Sacerdoce et qu’ils puissent transmettre les grâces des sacrements dont ils sont les ministres ou les simples intendants. Le Christ s’est abaissé jusqu’à nous et la mort pour nous donner la vie éternelle et il a voulu que certains hommes soient élevés pour l’aider dans cette œuvre de Salut… Ceux-ci ne tirent leur élévation que de leur condition de serviteurs de Dieu, En effet, il ne peut exister de sacerdoce véritable et fécond sans que les prêtres ne renoncent à eux-mêmes et à beaucoup de biens, des biens légitimes. Pourquoi ? Pour suivre uniquement le Christ et être tout à tous, en ne faisant rien à moitié. Priez pour que vos prêtres ne tombent pas dans les pièges du cléricalisme de droite ou de gauche qui n’aurait comme seule ligne de convergence, une trahison de la scène de l’Evangile de ce jour : « Je suis venu pour être servi et non pour servir ». En d’autre termes paresse et suffisance.

Benoit XVI nous avait donné ce beau message d’encouragement : « Jésus marche devant nous et va vers le haut. Il nous conduit vers ce qui est grand, pur… vers le courage qui ne se laisse pas intimider par les jacasseries des opinions dominantes. ». Tout cela n’est vrai et possible que si les ministres en premier, mais aussi tous les catholiques acceptent d’aimer jusqu’au bout, en serviteurs. Un autre missionnaire partageait ce constat : « Cela ne va pas vite, les conversions. C’est sans doute que nous ne sommes pas saints pour une part ». La sainteté passe avant tout par cette ouverture du cœur – pureté – et disponibilité de l’âme – fidélité – au service de Dieu.

Le tablier est le vêtement du serviteur de Dieu. Le tablier rappelle au prêtre à donner dans la fidélité et la pureté.

Enfin, la chasuble : le vêtement du ministre et victime du Sacrifice.

Le prêtre : homme du Sacrifice et homme des sacrifices. La raison d’être et de vivre du prêtre, c’est le Sacrifice de la Messe, cœur de la vie de l’Église. Actualisation non sanglante du Sacrifice du Christ pour le salut des âmes, de nos âmes, commencé lors du Dernier Repas. Tout est dit dans cette phrase de l’Evangile de ce soir, « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin… ». A l’image et à la suite du Christ, le prêtre se doit d’être prêtre et victime, pasteur et agneau, revêtu du même manteau, celui de la charité, symbolisé par la chasuble qui le couvre complètement.

Le prêtre n’est pas simplement le pasteur qui prend soin de ses ouailles ; il est aussi l’agneau qui s’offre dans sa sollicitude pour elles. Les fidèles confiés ne sont pas des poids ou des importuns, ils sont le cœur, le corps et le sang du prêtre, pasteur et agneau. Il a fallu le spectacle du pasteur crucifié, immolé comme une brebis pour faire comprendre aux hommes combien Il les aimait. Et cette action du Christ continue, se communique dans et par l’Eucharistie, à travers tous les aspects sacerdotaux du ministère des prêtres.

La chasuble est le vêtement du ministre et victime du Sacrifice. La chasuble encourage le prêtre au don de sa propre vie dans la charité.

Le disciple appelé un jour par le Christ, qui accepte librement de servir Dieu pour toujours doit aussi se donner jusqu’à donner sa vie comme Jésus, tous les jours. Le prêtre de Jésus se doit donc de porter ces trois vêtements : la soutane du disciple, le tablier du serviteur et la chasuble du ministre et victime du Sacrifice. Malheur à lui et aux âmes qui lui sont confiées s’il vient à en oublier ou ôter l’un ou l’autre…

Je vous demande de prier pour vos prêtres avec l’intention principale qu’ils soient doux, humbles et purs de cœur… Cela sera pour eux la seule manière d’être réellement prêtres et de mériter la remarque d’un pèlerin d’Ars : « J’ai vu Dieu dans un homme ». Sans prétendre à la sainteté imminente du Saint Curé, tout prêtre, par son être sacerdotal est un signe de la présence de Dieu parmi les hommes et c’est par l’humilité du disciple, la pureté du serviteur et la douceur du ministre que le prêtre vivra réellement le Sacerdoce du Christ et fera rayonner le Royaume de la grâce.

On peut se demander légitimement comment les apôtres ont réagi au soir du Jeudi Saint, puis dans la nuit du Vendredi au Samedi… puis au lendemain de l’Ascension et même après la Pentecôte. Ils étaient prêtres du Christ pour l’éternité mais comment Le Suivre, comme le prêcher, comment Le Donner ? Ils ont du se sentir bien confinés, abandonnés, désorientés… Peut-être que Saint Pierre a tenu des propos aux apôtres et aux disciples dans l’esprit de ces paroles du Docteur Dor, tout récemment décédé « Le 30 octobre 1986, je réunissais quelques amis dans mon laboratoire de la Pitié Salpêtrière. Nous étions cinq. Je me suis dis alors que nous aurions des épreuves, que nous ferions des erreurs et même aussi des péchés mais de toute façon nous étions des pécheurs et le pire était de ne rien faire ou à moitié. C’est nous alors qui aurions mauvaise conscience ». Les apôtres n’étaient plus que onze mais la Sainte Vierge était là, elle veillait. Elle les rassurait. Elle les conduisait à son Fils. Et les apôtres ont annoncé le Christ aux nations. Depuis, nous sommes une multitude. Une multitude de pécheurs et de saints. Elle avait dit aux serviteurs de Cana : « Faites ce qu’Il vous dira ». Elle a dit aux apôtres : « Faites ce qu’Il vous a dit ». Tous les jours, elle nous dit : « Faites ce qu’Il vous dit ».

Notre Dame du Cénacle, fortifiez et purifiez notre foi, maintenez par votre regard maternel l’espérance en nos coeurs, surtout chez ceux qui souffrent et qui doutent.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

Prière proposée :

« Ô Jésus, Eternel souverain Prêtre, gardez vos prêtres sous la protection de votre Sacré-Cœur, où personne ne peut leur faire de mal. Gardez sans tache leurs mains consacrées, qui touchent chaque jour votre Corps sacré. Gardez pures leurs lèvres, qui sont empourprées de votre Précieux Sang. Gardez pur et détaché leur cœur, qui est marqué du sceau sublime de votre glorieux Sacerdoce. Faites-les grandir dans l’amour et la fidélité envers Vous ; protégez-les de la contamination de l’esprit du monde. Donnez-leur avec le pouvoir de changer le pain et le vin, le pouvoir de changer les cœurs. Bénissez leurs travaux par des fruits abondants, donnez-leur un jour la couronne de la Vie éternelle. Ainsi soit-il. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

 

 

 

Appel à votre générosité pour soutenir l’apostolat et la paroisse

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Bien chers fidèles,
Bien chers amis,

Je vous souhaite un saint Triduum Pascal et une Octave de Pâques paisible, enfin en vacances. Rassurez-vous, les abbés ne sont pas au repos ! Nous allons vivre une Semaine Sainte digne des pays de missions ou dans des conditions de persécution… C’est à dire dans un plus grand dépouillement, une plus grande solitude, une insécurité sanitaire ambiante, mais toujours appelés à une plus grande union à Dieu dans la Communion des Saints. Enfin, surtout n’hésitez pas à solliciter les abbés, encore une fois, ils ne seront pas en vacances dans les semaines qui viennent.

Comme je vous l’avais annoncé, je viens vers vous pour vous demander votre soutien financier, puisque l’apostolat que nous essayons de mener ne peut se poursuivre qu’avec vos dons. Je profite de ce message pour mettre en avant l’élan de générosité de la part de beaucoup d’entre vous depuis quelques semaines à travers de nombreuses propositions d’aide. Parmi celles-ci, merci du fond du coeur pour tous les repas, les douceurs et les courses qui sont régulièrement apportés. C’est bon pour le moral, c’est bon, bon !

Je suis bien conscient des difficultés ou des incertitudes financières que nombre d’entre vous doivent connaitre. Cependant, je dois et je fais appel à vos dons dans deux domaines.

1/ Tout d’abord, vous pouvez soutenir la Maison Saint-Lidoire et une grande partie de la prise en charge des abbés en faisant une offrande. Les offrandes de Carême participent grandement à l’équilibre budgétaire de la maison. Elles sont même essentielles.
Soit en envoyant un chèque au 13 rue Blanqui, 37000 Tours
Soit en faisant un virement :
– Directement sur le compte bancaire de la Maison (moyen privilégié car immédiat et sans frais) :
Demandez -moi au 06 42 57 41 82 et je vous enverrai un RIB par retour.
– Via la plateforme mise en place par la FSSP, qui restitue ensuite le don à la maison (moyen très pratique) : dons.fssp.fr/tours

2/ Enfin, je relaie et m’associe fortement à l’appel du Père du Sartel. En effet, notre communauté est appelé à participer au frais de fonctionnement de l’église Saint-Pierre-Ville et à la prise en charge de ma Sécurité Sociale. Cela fait désormais 4 dimanches qu’il n’y a pas eu de quêtes… Suite à mon appel de novembre dernier, celles-ci étaient en force hausse. Ce dont je vous remercie. Il n’est pas prudent d’indiquer le montant en ligne, mais je vous demande, s’il est possible de verser l’équivalent de ce vous auriez donné en venant à la messe le dimanche depuis le 15 mars, et de réitérer l’opération jusqu’au retour des messes publiques. En justice, nous devons participer à cette effort.
Voici les indications du Père du Sartel :
« Après le confinement nous pourrons essayer de rétablir un peu la situation en faisant appel à la générosité, mais dès aujourd’hui il est possible de faire un geste de deux manières :
–          Participer à la quête en ligne. Très simple !
o   Le donateur va sur le site internet : jedonnealeglise.fr. Il choisit le diocèse de Tours, puis la paroisse Saint-Maurice, et enfin l’église qu’il fréquente habituellement. Il reste à faire jouer sa carte bancaire… (Moyen privilégié)
ou
o   Le donateur installe l’application « La Quête » sur son téléphone, se crée un compte utilisateur avec sa carte bancaire, et donne à la quête de la paroisse Saint-Maurice à Tours.
–          Envoyer un chèque à la paroisse St-Maurice, 1 rue Racine 37 000 Tours.
Merci vraiment de ce que vous pourrez faire… ceux qui peuvent plus faisant pour ceux qui peuvent moins… »

Soyez assurés de ma plus grande reconnaissance et de mon dévouement sacerdotal, pour tous et toujours. Pour la plus grande gloire du Seigneur et l’avènement de Son règne dans nos âmes mais aussi dans le monde.

Abbé Vianney Le Roux, fssp

Dimanche des Rameaux, annonce et sermon

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Dimanche 5 avril,
Bon dimanche des Rameaux à tous. La Semaine Sainte commence étrangement car aliturgiquement. Mais la Semaine Sainte commence réellement. A nous de savoir être avec Jésus des Rameaux jusqu’à Pâques.
 « Pueri Hebraeorum portantes ramos olivarum…. Les enfants hébreux, des branches d’olivier à la main, allèrent au devant du Seigneur, en clamant : Hosanna au plus haut des cieux » Première antienne de la procession des Rameaux…
 
L’église sera ouverte ce dimanche de 9h à 10h, de 11h à 12h, de 17h à 18h. Les abbés Le Roux et Perret seront présents, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents, suivant strictement les recommandations habituelles.
Les abbés essayent de rester en contact avec tout le monde, même ceux qui sont partis au vert et ils peuvent vous dire que tous se portent bien ou mieux !
J’aborderai les questions économiques dans un message dédié mercredi prochain.

« Mes yeux vont sans cesse au Seigneur; c’est Lui qui du filet dégagera mes pieds. Tournez-vous vers moi, prenez-moi en pitié, car je suis seul et malheureux. Vers vous, Seigneur, j’élève mon âme; en vous, mon Dieu, je cherche un abri : que je n’ai pas à rougir »

Je vous propose de prier ensemble, tous les jours la prière la plus antique adressée à la Vierge Marie, la belle et efficace invocation du Sub tuum Praesidium (IIIème siècle) :
« Sous l’abri de votre miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. »

Unis dans une seule et même Espérance, dans la Communion des Saints.

Abbé Le Roux

Sermon de l’abbé Perret

Chers amis,

L’habitude n’est pas aux sermons lors du dimanche des Rameaux. La bénédiction du buis, la procession et le chant de la Passion rendent la liturgie suffisamment prolixe pour que ce jour-là les prêtres ne prennent pas la parole.

Mais aujourd’hui, pas de bénédiction, pas de distribution accompagnée du « Pueri Hebraeorum », pas de procession au chant du « Lauda Sion », et pas de récit de la Passion ! Nous ne pourrons pas montrer au monde que nous souhaiterions que le Christ règne dans chaque foyer, dans chaque âme. Nous ne pourrons pas le chanter faux à tue-tête dans les rues du quartier Blanqui !

Alors tout de suite prenons cette résolution proposée par Saint Louis Marie Grignon de Monfort à la fin de certaines retraites qu’il prêchait : lorsque l’autorité du lieu lui interdisait d’ériger, comme il avait coutume de le faire, un calvaire en l’honneur du bien spirituel apporté, il disait : « Nous ne pouvons planter de croix au centre du village, nous la planterons donc dans notre cœur. » Notre Seigneur ne pouvant pas aujourd’hui être proclamé publiquement, attachons-nous à lui faire un accueil plus fastueux que d’habitude dans le château de notre âme.

Car c’est d’abord là que Jésus doit régner : au fond de nos cœurs.

Mais en fait, si nous voyons les choses du bon côté, cette année, la discrétion à laquelle nous sommes contraints va nous permettre de nous poser une question ; laquelle nous obligera à plus d’honnêteté : Lorsque nous pouvions participer pleinement à la fête des Rameaux, le faisions-nous avec tout notre cœur, ou simplement parce que nous étions portés, voire poussés, par l’événement. En fait, appelions-nous d’un cœur convaincu et sincère le Christ à y prendre place comme roi, ou ne lui disions-nous pas intérieurement « venez, Seigneur, mais pas trop… »… ?

Cette année, la liturgie qui supplée à la faiblesse de nos élans se fait silencieuse : elle ne parlera pas pour nous. Plus de chants si exaltants, chantés à pleine voix. Il va alors falloir mettre véritablement tout notre cœur dans notre foi, notre conviction, nos actes. Nous ne pouvons plus être de simple consommateurs, présents extérieurement, comme des élèves qui n’ont pas appris la leçon et se font tout petits en espérant que la maîtresse ne les interrogera pas !

Voyez l’ironie de la situation, chers amis ! Dans un monde où l’homme semble si puissant, si maître des événements, il va devoir, à cause d’un tout petit virus, supplier d’autant plus humblement son Dieu de daigner venir guérir et posséder son âme et son cœur ! la procession des rameaux sera donc silencieuse cette année, mais peut-être, paradoxalement sera-t-elle plus audible aux oreilles de Dieu…

Mais ce règne de Notre Seigneur que nous demandons en ce début de dimanche des Rameaux ne pourra se faire dans notre âme qu’à un certain prix. Le prix d’un amour tellement immense qu’il ne peut être que divin. Et c’est ce prix que l’Eglise nous rappelle aussi aujourd’hui en deuxième partie des célébrations de ce jour ; lors de la messe. En effet, si nous suivons la liturgie des Rameaux, comme pour nous rappeler que toute grandeur vient de Dieu et de Dieu seul, l’Eglise nous mets devant les yeux, dès ce dimanche, juxtaposé au triomphe de Jésus à Jérusalem, le récit des souffrances immenses qu’Il aura à endurer pour que nous retrouvions notre innocence, notre dignité, notre grandeur de créatures aimées par leur Créateur, et pour que finalement nos « Hosanna » soient à l’unisson de ceux des chœurs célestes des plus grands des anges.

Jésus est le roi de la création par ce qu’il en est celui par qui elle fut rendue « plus admirable encore » ainsi que nous le disons à chaque messe lors du canon.

Et cela se fit par l’événement le plus tragique, mais aussi le plus bouleversant : la Passion.

Nous n’aimons d’ailleurs pas trop le mot « Passion ». Il nous fait même souvent peur, parce qu’il est synonyme de grande souffrance. Quand il s’agit de surcroît de la Passion du Christ, nous voyons défiler dans notre imagination les images de la couronne d’épines, de la flagellation, de la crucifixion, des images de torture et de mort. Oui Notre Seigneur est venu sur terre pour souffrir, et nous rendant ainsi notre innocence, rendre à son Père toute la Gloire qui lui est due.

Il est bien clair que nous ne devons pas minimiser les souffrances du Christ, gommer le moindre repli de son visage défiguré. Mais pour bien vivre la Semaine Sainte nous ne devons pas la vivre seulement comme la semaine de l’épreuve et de la souffrance. Dans le projet de Dieu et dans l’obéissance du Christ elle est avant tout la semaine de l’Amour. Que ce soit le dernier repas et le lavement des pieds, la nuit au Jardin des Oliviers avant l’arrestation, le pardon de Pierre qui a renié, le dialogue avec le bon larron, tout sur le chemin suivi par Jésus vers sa mort est amour, service, don de soi, pardon. La Croix n’est plus le sommet de l’horreur, elle est le sommet de l’Amour qui est de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Nous oublions en effet trop souvent que le mot Passion a deux significations : Souffrance subie, mais aussi manifestation de l’Amour.

Cet homme qui est Dieu, qui vient de rentrer dans Jérusalem comme un roi en prend véritablement le rôle en se faisant serviteur des serviteurs. Comme un roi, il est au service de ceux dont il a la charge. Ce service implique qu’il nous permette de recouvrer notre dignité d’enfants de Dieu. Or pour cela, il faut souffrir. Il l’accepte par amour pour nous, et en cela, par amour pour son Père.

C’est une lecture des événements difficile à accepter et difficile à mettre en œuvre. Car n’oublions pas que la vie de chrétien baptisé, confirmé… est une vie qui doit tendre vers la conformité à Notre Seigneur. Cette conformité se réalise par la grâce sanctifiante que nous possédons depuis notre baptême et qui configure notre âme en la rendant semblable au Christ. Mais avec cette grâce vient la grande vertu de la charité. Et cette charité, comme celle du Christ, doit passer par la croix. C’est une loi du véritable amour que de se donner (et donc de se perdre en un certain sens) pour ceux qu’on aime.

Tous les martyrs qui à la suite de Notre Seigneur ont donné leur vie par amour en sont l’expression la plus forte. Le lien étroit qu’il y a entre la royauté du Christ et son amour jusqu’à la croix pour nous est admirablement mis en lumière par le Père Ragheed, un jeune prêtre irakien assassiné en 2007, et qui écrivait, alors que le simple fait d’aller célébrer la messe le mettait en danger de mort : « Nous nous sommes sentis semblables à Jésus, quand il entre à Jérusalem, sachant que la conséquence de son amour pour les hommes sera la croix ». Cette phrase, beaucoup de martyrs, mort pour le Christ, l’ont signée de leur sang, du don de leur vie. Elle exprime le sens de la Passion du Christ, le consentement à toutes les conséquences d’un amour sans limite. L’amour de Dieu en Jésus Christ est créateur de vie, même lorsque la mort est au rendez-vous.

Sachons donc, Chers amis, profiter pleinement de la grâce de cette Semaine Sainte si particulière. D’une façon que Dieu seul connaît, nous devons ressembler le plus étroitement possible au Christ, attachons-nous à le suivre dans la joie comme dans les souffrances, pas à pas, pendant les sept jours qu’il nous reste jusqu’au glorieux matin de Pâques.

 

La Semaine Sainte en famille, petite église domestique et horaires

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Cette expression d’« église domestique » nous vient de saint Jean Chrysostome, l’un des Père de l’Eglise qui a beaucoup prêché sur le sacrement de mariage et la vie chrétienne des personnes mariées. « Fais de ta maison une église puisque tu dois rendre compte du salut de tes enfants et de tes serviteurs ». Nous sommes au IVème siècle… J’ajouterai que nous devons chacun, nous préoccuper en premier du salut de notre âme. La famille qui vit d’abord comme église domestique grandit dans l’amour et le service du Seigneur. Alors, elle préserve la concorde et favorise l’assentiment entre ses membres et, ce qui est rendu impossible physiquement en ce moment, ouvre ses portes et son cœur aux autres, en particulier ceux qui souffrent.

Cette année, nous sommes privés des solennités liturgiques de la Semaine Sainte. C’est un vrai manque. Ces célébrations ne sont pas des représentations théâtrales ou des manifestations spirituelles destinées à réveiller nos cordes sensibles. La liturgie est là pour rendre présent le mystère de la foi en ses différents aspects pour nous faire grandir dans l’amour de Dieu. L’objet de ce message est donc de vous exhorter à vivre le plus chrétiennement possible la Grande Semaine qui prépare nos âmes à accueillir la joie de la Résurrection. Comment faire ?

1/ Les moyens audiovisuels sont possibles et bienvenus ! Mais ils ne sauraient être ni obligatoires ni nécessaires ; ils ne remplacent pas l’assistance physique à la messe. Surtout ils ne sauraient nous dispenser des exercices de vie spirituelle, personnel ou en famille. Il existe un risque de passivité ou d’esprit de consommation. Il ne faudrait pas qu’ils deviennent des excuses pour ne pas ou ne plus prier selon cette parole du Christ : « Là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux »

Voici les liens que je peux vous recommander :

Les offices chantés de la Basilique Notre-Dame de Fribourg. Attention, les offices de la Semaine Sainte seront célébrés selon les rites antérieurs à 1962.

http://www.messeendirect.net/

Les offices chantés en rit dominicain de Chéméré-le-Roi :

Chaine Youtube Chéméré

Les offices chantés de l’apostolat de FSSP à Versailles :

https://fsspversailles.org/

Chaine Youtube FSSP Versailles

Aussi, les messes du Jeudi Saint (18h30) et du jour de Pâques (10h15), ainsi que le Chemin de Croix du Vendredi Saint (15h) de Saint-Pierre-Ville de Tours seront transmis en direct via Facebook Live. Il est possible de les suivre en direct, à partir du site internet de la FSSP, sans être abonné à Facebook.

https://www.fssp-tours.fr/

Facebook FSSP TOURS

2/ Des moyens pour une liturgie domestique

J’expose tout d’abord des supports que vous pourrez utiliser pour porter une liturgie domestique. Sentez-vous très libres de faire ce qui vous semble possible. De manière générale, je ne peux que conseiller le chapelet en famille. Le prêtre est le pasteur d’une communauté venant dans l’église qu’il sert. Les parents sont les pasteurs de leur famille. Ils ont le devoir d’état, particulièrement, celui ou celle qui est en charge de la famille pour mener la prière. Ils ont des grâces d’état pour cela… La prière n’est pas simplement l’affaire des prêtres et des religieux.

A/ Constitution d’un oratoire familial,

A défaut d’une chapelle ou d’une pièce dédiée, il est recommandé de constituer un oratoire plus développé que d’habitude, à l’exemple de la crèche pour le temps de Noël. Attention à ne pas faire de l’écran le centre de cet oratoire… Cet oratoire pourra être habillé, orné, fleuri, ou dépouillé tout au long des jours saints.

B/ Des supports matériels

– Le Missel et/ou le livre La Semaine Sainte, réédité par le Barroux sont des soutiens irremplaçables. Forgées dans la longue tradition de la vie de l’Eglise, les prières liturgiques, les offices sont très riches et pédagogues. Elles explicitent et résument les mystères contemplés et commémorés. Il est bon de les lire en famille.

– Je vous encourage à chanter en famille ou même à préparer pour Pâques des pièces avec des instruments, selon les dons de chacun, la culture musicale et la possession de Liber Usualis ou de carnets de chants. Nous sommes habitués à chanter des chants de Noël devant la crèche, pourquoi ne pas chanter de beaux hymnes, cantiques et chants devant l’oratoire ?

– Aussi, vous pouvez écouter la belle conférence de carême prêchée par l’abbé Bizard à l’Immaculée Conception de Versailles pour le dimanche des Rameaux 2009. Il présente les différents rites liturgiques afin d’en retirer un enseignement spirituel. (Conférence disponible 7 jours à télécharger ICI)

– Pour ceux qui ont des enfants, même s’il n’est pas spécifiquement adapté pour la liturgie traditionnelle, je peux vous renvoyer sur ce document très bien fait de Monique Berger. J’ai acheté la version tout récemment mise en ligne. Celle-ci est plus ancienne. Vous pouvez télécharger ce scan avant Pâques. Je ne peux que vous inciter à acheter le livre par la suite, Vivre l’année liturgique avec les enfants. (à télécharger ici)

– Proposition d’un chemin de croix à dessiner pour les enfants (à télécharger ici)

C/ Veuillez à ce que tout porte au recueillement dans l’atmosphère de la maison au moment de la prière : silence intérieur, habillement, tenue, pas de bruits allogènes (machine à laver,…), portables éteints…

3/ Une liturgie domestique

Ce sont des indications en plus d’un office soit suivi par un moyen de communication, soit lu et médité en famille.

 Dimanche des Rameaux

  • Croix voilée de violet
  • Disposition des anciens rameaux, ou de rameaux sur l’oratoire
  • Disposer une banderole avec une image de rameaux aux fenêtres

Du lundi au mercredi Saint

  • Des temps de prière en silence
  • Essayer d’aller se confesser ou un temps d’examen de conscience, suivi d’un acte de contrition parfait, suivi du désir de se confesser dès que possible
  • Préparation du chemin de Croix du Vendredi Saint

 Jeudi Saint

  • Oratoire avec la croix voilée de blanc
  • Prière spéciale pour les prêtres, comme la prière à Notre Dame du Sacerdoce
  • Contacter les prêtres de la famille ou ceux qui ont pu garder des liens particuliers avec la famille ou les uns et les autres. Pourquoi ne pas y associer les enfants par le dessin ou une idée qui pourrait les toucher ?
  • Mettre les images d’ordination en votre possession sur l’oratoire
  • Lecture du sermon mis en ligne
  • Se rappeler de sa première communion ou des quelques communions particulièrement ferventes
  • Après la prière du soir, dépouillement complet de l’oratoire.
  • A la place de l’adoration au Reposoir, prendre un temps de méditation à partir de la lecture des adieux et de la prière sacerdotale de Jésus : Jn, 13, 33-17, 26.

Vendredi Saint

  • Rappel du jeûne et de l’abstinence strict
  • Chemin de croix, en extérieur si possible. Les stations pourront être faites manuellement. De nombreuses méditations de chemins de croix existent dans les Missels.
  • Remettre la croix et la dévoiler sur l’oratoire familial et la proposer à baiser

Samedi Saint

  • Essayer d’organiser une journée la plus calme et la plus chômée possible
  • Jeûne d’écran…
  • Préparer la fête de Pâques : décoration de la maison ou d’œufs de Pâques, repas…
  • Prier et contacter les parrains et marraines, les filleuls
  • Allumer un cierge en mémoire du Cierge Pascal
  • Pendant la prière du soir, renouvellement des promesses du baptême

Dimanche de Pâques

  • Sonner des cloches
  • Embellissement et fleurissement si possible de l’oratoire
  • Lecture du sermon mis en ligne
  • Temps particulier accordé pour une belle communion spirituelle ou sacramentelle pour ceux qui le peuvent. Pour rappel, voici ce que dit le l’Eglise Catholique pour la Communion pascale :

CEC : 1389 L’Église fait obligation aux fidèles de participer les dimanches et les jours de fête à la divine liturgie (cf. OE 15) et de recevoir au moins une fois par an l’Eucharistie, si possible au temps pascal, préparés par le sacrement de la Réconciliation. Mais l’Église recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours.

CIC Can. 920 – § 1. Tout fidèle, après avoir été initié à la très sainte Eucharistie, est tenu par l’obligation de recevoir la sainte communion au moins une fois l’an.

  • 2. Ce précepte doit être rempli durant le temps pascal, à moins que pour une juste cause, il ne le soit à une autre époque de l’année.
  • Tradition des œufs de Pâques
  • Un bon repas familial
  • Un temps de prière vespéral

Cette privation des beaux offices liturgiques et paroissiaux auxquels nous sommes habitués peut déclencher ou réveiller en nous un aspect essentiel de la vie chrétienne qu’est une authentique vie de prière personnelle et familiale, comme une vraie relation Dieu, vécue, mûrie, partagée avec les siens, dans son milieu de vie. De toute chose, nous pouvons en retirer un bien, une découverte et même une bonne habitude. Même s’il est mieux de pouvoir vivre la foi, dans la vie sacramentelle, il est aussi bon et nécessaire de la développer dans la vie de prière qui nous christianise. C’est une invitation à nous évangéliser les uns les autres, en nos foyers qui sont appelés à être des maisons de paix, de joie et de prière.

Abbé Vianney Le Roux

Bulletins

Agenda de la semaine

lundi 13 janvier 2025
  • Commémoraison du Baptême du Seigneur lundi 13 janvier 2025
  • Confessions lundi 13 janvier 2025  18:30 - 18:50
  • Messe basse lundi 13 janvier 2025  19:00 - 19:30
mardi 14 janvier 2025
  • Saint Hilaire, évêque, confesseur et docteur mardi 14 janvier 2025
  • Messe basse mardi 14 janvier 2025  09:00 - 09:30
mercredi 15 janvier 2025
  • Saint Paul, premier ermite et confesseur mercredi 15 janvier 2025
  • Messe basse suivie d'un café mercredi 15 janvier 2025  06:45 - 07:15
jeudi 16 janvier 2025
  • Saint Marcel 1ier, pape et martyr jeudi 16 janvier 2025
  • Messe basse jeudi 16 janvier 2025  09:00 - 09:30
vendredi 17 janvier 2025
  • Adoration et confessions vendredi 17 janvier 2025  18:00 - 18:50
  • Messe basse vendredi 17 janvier 2025  19:00 - 19:30
samedi 18 janvier 2025
  • de la férie samedi 18 janvier 2025
  • Messe basse samedi 18 janvier 2025  08:30 - 09:00
dimanche 19 janvier 2025
  • de la férie dimanche 19 janvier 2025
  • Messe basse dimanche 19 janvier 2025  08:45 - 09:30
  • Chapelet dimanche 19 janvier 2025  09:45 - 10:05
  • Grand'messe dimanche 19 janvier 2025  10:15 - 11:30 Eglise Saint-Pierre Ville de Tours
  • Messe basse dimanche 19 janvier 2025  18:15 - 19:00
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