Dimanche des Rameaux, annonce et sermon

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Dimanche 5 avril,
Bon dimanche des Rameaux à tous. La Semaine Sainte commence étrangement car aliturgiquement. Mais la Semaine Sainte commence réellement. A nous de savoir être avec Jésus des Rameaux jusqu’à Pâques.
 « Pueri Hebraeorum portantes ramos olivarum…. Les enfants hébreux, des branches d’olivier à la main, allèrent au devant du Seigneur, en clamant : Hosanna au plus haut des cieux » Première antienne de la procession des Rameaux…
 
L’église sera ouverte ce dimanche de 9h à 10h, de 11h à 12h, de 17h à 18h. Les abbés Le Roux et Perret seront présents, dans les mêmes conditions que les dimanches précédents, suivant strictement les recommandations habituelles.
Les abbés essayent de rester en contact avec tout le monde, même ceux qui sont partis au vert et ils peuvent vous dire que tous se portent bien ou mieux !
J’aborderai les questions économiques dans un message dédié mercredi prochain.

« Mes yeux vont sans cesse au Seigneur; c’est Lui qui du filet dégagera mes pieds. Tournez-vous vers moi, prenez-moi en pitié, car je suis seul et malheureux. Vers vous, Seigneur, j’élève mon âme; en vous, mon Dieu, je cherche un abri : que je n’ai pas à rougir »

Je vous propose de prier ensemble, tous les jours la prière la plus antique adressée à la Vierge Marie, la belle et efficace invocation du Sub tuum Praesidium (IIIème siècle) :
« Sous l’abri de votre miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. »

Unis dans une seule et même Espérance, dans la Communion des Saints.

Abbé Le Roux

Sermon de l’abbé Perret

Chers amis,

L’habitude n’est pas aux sermons lors du dimanche des Rameaux. La bénédiction du buis, la procession et le chant de la Passion rendent la liturgie suffisamment prolixe pour que ce jour-là les prêtres ne prennent pas la parole.

Mais aujourd’hui, pas de bénédiction, pas de distribution accompagnée du « Pueri Hebraeorum », pas de procession au chant du « Lauda Sion », et pas de récit de la Passion ! Nous ne pourrons pas montrer au monde que nous souhaiterions que le Christ règne dans chaque foyer, dans chaque âme. Nous ne pourrons pas le chanter faux à tue-tête dans les rues du quartier Blanqui !

Alors tout de suite prenons cette résolution proposée par Saint Louis Marie Grignon de Monfort à la fin de certaines retraites qu’il prêchait : lorsque l’autorité du lieu lui interdisait d’ériger, comme il avait coutume de le faire, un calvaire en l’honneur du bien spirituel apporté, il disait : « Nous ne pouvons planter de croix au centre du village, nous la planterons donc dans notre cœur. » Notre Seigneur ne pouvant pas aujourd’hui être proclamé publiquement, attachons-nous à lui faire un accueil plus fastueux que d’habitude dans le château de notre âme.

Car c’est d’abord là que Jésus doit régner : au fond de nos cœurs.

Mais en fait, si nous voyons les choses du bon côté, cette année, la discrétion à laquelle nous sommes contraints va nous permettre de nous poser une question ; laquelle nous obligera à plus d’honnêteté : Lorsque nous pouvions participer pleinement à la fête des Rameaux, le faisions-nous avec tout notre cœur, ou simplement parce que nous étions portés, voire poussés, par l’événement. En fait, appelions-nous d’un cœur convaincu et sincère le Christ à y prendre place comme roi, ou ne lui disions-nous pas intérieurement « venez, Seigneur, mais pas trop… »… ?

Cette année, la liturgie qui supplée à la faiblesse de nos élans se fait silencieuse : elle ne parlera pas pour nous. Plus de chants si exaltants, chantés à pleine voix. Il va alors falloir mettre véritablement tout notre cœur dans notre foi, notre conviction, nos actes. Nous ne pouvons plus être de simple consommateurs, présents extérieurement, comme des élèves qui n’ont pas appris la leçon et se font tout petits en espérant que la maîtresse ne les interrogera pas !

Voyez l’ironie de la situation, chers amis ! Dans un monde où l’homme semble si puissant, si maître des événements, il va devoir, à cause d’un tout petit virus, supplier d’autant plus humblement son Dieu de daigner venir guérir et posséder son âme et son cœur ! la procession des rameaux sera donc silencieuse cette année, mais peut-être, paradoxalement sera-t-elle plus audible aux oreilles de Dieu…

Mais ce règne de Notre Seigneur que nous demandons en ce début de dimanche des Rameaux ne pourra se faire dans notre âme qu’à un certain prix. Le prix d’un amour tellement immense qu’il ne peut être que divin. Et c’est ce prix que l’Eglise nous rappelle aussi aujourd’hui en deuxième partie des célébrations de ce jour ; lors de la messe. En effet, si nous suivons la liturgie des Rameaux, comme pour nous rappeler que toute grandeur vient de Dieu et de Dieu seul, l’Eglise nous mets devant les yeux, dès ce dimanche, juxtaposé au triomphe de Jésus à Jérusalem, le récit des souffrances immenses qu’Il aura à endurer pour que nous retrouvions notre innocence, notre dignité, notre grandeur de créatures aimées par leur Créateur, et pour que finalement nos « Hosanna » soient à l’unisson de ceux des chœurs célestes des plus grands des anges.

Jésus est le roi de la création par ce qu’il en est celui par qui elle fut rendue « plus admirable encore » ainsi que nous le disons à chaque messe lors du canon.

Et cela se fit par l’événement le plus tragique, mais aussi le plus bouleversant : la Passion.

Nous n’aimons d’ailleurs pas trop le mot « Passion ». Il nous fait même souvent peur, parce qu’il est synonyme de grande souffrance. Quand il s’agit de surcroît de la Passion du Christ, nous voyons défiler dans notre imagination les images de la couronne d’épines, de la flagellation, de la crucifixion, des images de torture et de mort. Oui Notre Seigneur est venu sur terre pour souffrir, et nous rendant ainsi notre innocence, rendre à son Père toute la Gloire qui lui est due.

Il est bien clair que nous ne devons pas minimiser les souffrances du Christ, gommer le moindre repli de son visage défiguré. Mais pour bien vivre la Semaine Sainte nous ne devons pas la vivre seulement comme la semaine de l’épreuve et de la souffrance. Dans le projet de Dieu et dans l’obéissance du Christ elle est avant tout la semaine de l’Amour. Que ce soit le dernier repas et le lavement des pieds, la nuit au Jardin des Oliviers avant l’arrestation, le pardon de Pierre qui a renié, le dialogue avec le bon larron, tout sur le chemin suivi par Jésus vers sa mort est amour, service, don de soi, pardon. La Croix n’est plus le sommet de l’horreur, elle est le sommet de l’Amour qui est de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Nous oublions en effet trop souvent que le mot Passion a deux significations : Souffrance subie, mais aussi manifestation de l’Amour.

Cet homme qui est Dieu, qui vient de rentrer dans Jérusalem comme un roi en prend véritablement le rôle en se faisant serviteur des serviteurs. Comme un roi, il est au service de ceux dont il a la charge. Ce service implique qu’il nous permette de recouvrer notre dignité d’enfants de Dieu. Or pour cela, il faut souffrir. Il l’accepte par amour pour nous, et en cela, par amour pour son Père.

C’est une lecture des événements difficile à accepter et difficile à mettre en œuvre. Car n’oublions pas que la vie de chrétien baptisé, confirmé… est une vie qui doit tendre vers la conformité à Notre Seigneur. Cette conformité se réalise par la grâce sanctifiante que nous possédons depuis notre baptême et qui configure notre âme en la rendant semblable au Christ. Mais avec cette grâce vient la grande vertu de la charité. Et cette charité, comme celle du Christ, doit passer par la croix. C’est une loi du véritable amour que de se donner (et donc de se perdre en un certain sens) pour ceux qu’on aime.

Tous les martyrs qui à la suite de Notre Seigneur ont donné leur vie par amour en sont l’expression la plus forte. Le lien étroit qu’il y a entre la royauté du Christ et son amour jusqu’à la croix pour nous est admirablement mis en lumière par le Père Ragheed, un jeune prêtre irakien assassiné en 2007, et qui écrivait, alors que le simple fait d’aller célébrer la messe le mettait en danger de mort : « Nous nous sommes sentis semblables à Jésus, quand il entre à Jérusalem, sachant que la conséquence de son amour pour les hommes sera la croix ». Cette phrase, beaucoup de martyrs, mort pour le Christ, l’ont signée de leur sang, du don de leur vie. Elle exprime le sens de la Passion du Christ, le consentement à toutes les conséquences d’un amour sans limite. L’amour de Dieu en Jésus Christ est créateur de vie, même lorsque la mort est au rendez-vous.

Sachons donc, Chers amis, profiter pleinement de la grâce de cette Semaine Sainte si particulière. D’une façon que Dieu seul connaît, nous devons ressembler le plus étroitement possible au Christ, attachons-nous à le suivre dans la joie comme dans les souffrances, pas à pas, pendant les sept jours qu’il nous reste jusqu’au glorieux matin de Pâques.

 

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  • de la férie dimanche 15 décembre 2024
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  • Messe basse dimanche 15 décembre 2024  18:15 - 19:00
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